Trauma, honte et culpabilité,
Voies sacrées de reconnexion et de guérison
Partie 1
À ma connaissance, peu de sujet sont plus douloureux que la honte et la culpabilité ; souvent comme deux sœurs qui marchent ensemble, elles imprègnent et teintent nos expériences. Elles compriment la vie et elles rongent de l’intérieur. La culpabilité met en question nos actes, jugés mauvais. La honte, elle, va bien plus loin : ce sont non pas nos comportements qui sont en question, mais nous-même.
Aucune personne dans le spectre de la névrose n’échappe à l’un ou l’autre de ces sentiments ; mais certains d’entre nous en ont plus et en souffrent plus.
Je ne prétends pas dans cet article exposer une étude exhaustive sur ces sujets, mais vous livrer certaines compréhensions et connaissances sages que l’on m’a transmise. Et je vais aujourd’hui privilégier le décorticage de la culpabilité dans son lien avec le traumatisme.
La vision psychologique
Tout d’abord, pourquoi le sentiment de culpabilité est-il si douloureux ?
Au niveau développemental, psychologique, nous souffrons car nous pensons avoir fait quelque chose de mal et nous craignons une punition. L’enjeu de fond est considérable : allons-nous perdre l’amour ? Ceci est la menace reçue plus ou moins explicitement par les enfants de nombreuses sociétés humaines. Pour eux, dont tous les besoins vitaux dépendent des adultes, perdre l’amour signifie perdre le lien, et donc mourir. L’on peut voir là la « création » du sentiment de culpabilité par une autorité extérieure, afin d’obtenir un comportement souhaité.
La vision de l’Être
À un autre niveau, celui de l’Être, l’histoire se raconte d’une façon très différente. Sur ce plan-là, nous ne souffrons pas car nous aurions « mal agi » selon l’idée d’une autorité extérieure, mais parce que nous aurions agi d’une façon qui n’est pas en accord avec « nous ». Nous souffrons dans notre cœur lorsque nous pensons que nous avons causé de la souffrance à d’autres. Alors nous nous sentons coupables.
Qu’est ce « nous » ?
Une part de la question consiste d’abord à nous recentrer, à revenir à « nous » : qui sommes-nous ? Et une autre part consiste, à partir de là, à découvrir ce dont nous nous sentons véritablement coupable, car nos critères internes ne sont pas ceux dictés par l’extérieur. Se reconnecter à soi est un processus puissant : il évacue le drame insoluble de la culpabilité et le remplace par le sentiment clair et fort de notre responsabilité assumée.
Une voie secrète d’accomplissement
Avez-vous déjà pensé et ressenti que tout ce qui n’allait pas dans votre vie était « la faute des autres » ? Si c’est le cas, sachez que cette perception des choses est le lot des humains. C’est l’apparence que prend la vie : quelqu’un vous refuse ce que vous voulez, et vous êtes malheureux et frustré. Quelqu’un ne reconnait pas vos qualités et vous vous sentez en colère, seul et inquiet. Etc.
Eh bien il existe une autre façon de regarder la vie, très surprenante :
Et si ce n’était pas ce que nous ont fait les autres qui était la cause de nos malheurs, mais ce que nous leur avons fait nous ? … !?
Quelle drôle d’idée a priori !
Notre essence fondamentalement aimante
Revenons à la perspective de l’Être. Et si, pensant que nous avons causé de la souffrance nous estimions que nous ne méritons pas les belles opportunités et cadeaux de la vie, et de ce fait, nous nous retenions de les saisir ? « Ce n’est pas pour moi. », « Je ne mérite pas. » Et si, par crainte de causer à nouveau de la souffrance, nous nous mettions en retrait de la vie et du flot des relations ?
Tout cela subtilement, sans en avoir une claire conscience ; le seul affleurement perceptible serait notre sentiment de culpabilité plus ou moins prononcé.
Ce n’est pas comme si quelqu’un, assis sur un nuage très haut au-dessus de nous, observait nos faits, gestes et pensées, et décrétait, sourcils froncés, que nous devons être punis. Apparemment quelqu’un d’autre s’en charge, qui n’est pas si éloigné de nous que ça… Et non pas pour nous punir, mais tout au contraire avec une intention fondamentale d’amour, de justice et de protection.
Introspecter, oui, mais…
Comment sortir de la boucle de la culpabilité, du rétrécissement de notre être et de notre existence ? Il existe une pratique qui consiste à s’asseoir et à se retourner vers son passé, proche ou lointain : l’introspection. Laissez se présenter à votre conscience avec sincérité et humilité, vos actions (ou absences d’actions) non cohérentes avec vos codes internes. Reconnaitre la vérité est un processus de purification. Reconnaître que nous avons causé de la souffrance et en ressentir de la peine en fait partie. Cette pratique sacrée permettra d’élever nos relations à un plus haut niveau d’expression.
Seulement, restons vigilant … introspecter, oui… mais introspecter en nous condamnant comme le feraient des juges, des moralistes est une double peine non requise du tout et non souhaitable.
Les sages disent :
« Regarde tes actions, oui, regarde-les toujours, mais toujours avec amour pour toi. »
Apprendre à aimer vraiment
Pourquoi introspecter ? Pour apprendre à aimer vraiment, c’est-à-dire apprendre à soupeser chacun de nos actes à l’aune de notre cœur.
Pour apprendre à discerner comment nous voulons nous comporter avec les autres et nous-même, d’une façon qui respecte nos valeurs internes.
Pour prendre la responsabilité de ce que nous avons causé et être en mesure de participer à la vie avec plus de conscience dans le futur. C’est un point de bascule, voyez-vous ; celui où nous tournons notre regard vers nous-même et où nous cessons de pointer un doigt accusateur vers les autres.
À l’origine de la culpabilité : nos états de victimes
Parfois le sentiment de culpabilité est modéré, et parfois il est très puissant. Dans ce dernier cas, cela ne signifie pas que vous êtes une « mauvaise personne ». Cela signifie que vous vous reprochez quelque chose avec intensité. Peut-être avez-vous agi contre vos critères internes en prenant une décision désastreuse ou bien en faisant une action lourde de conséquences. Peut-être aussi avez-vous agi en désaccord profond avec vous de très nombreuses « petites » fois et sur de longues périodes de temps.
Ce dernier cas de figure se produit par exemple chez des personnes ayant vécu des traumatismes répétés, qui se sont déconnectées d’elles-mêmes et donc de leurs codes. C’est ce qu’illustre le témoignage ci-dessous. Ces personnes vivent isolées sans le savoir, dans un monde à part, coupées également des autres et de la réalité. Elles ne savent pas comment véritablement prendre en compte autrui et ne pas faire passer leurs propres besoins en priorité. Les conséquences sur leurs relations sont considérables. Un tel positionnement, sans réel choix possible, engendre une lourde culpabilité et beaucoup de honte.
Le sentiment de culpabilité se produit également lorsque l’on entre en relation à partir d’idées figées, quelles qu’elles soient : « Je ne vaux rien », « Les gens sont mauvais », « La vie est une épreuve », etc. Ces idées figées orientent nos actions et prennent la place du vrai soi qui aurait agi de façon tout autre. L’existence est perçue à travers un filtre, les relations sont biaisées et indirectes. L’absence de vérité à la base du lien tisse un monde faux et le sentiment de culpabilité ne peut que surgir lorsque nous ne sommes pas « nous ». Car nous voulons être vrais et nous voulons être alignés.
Nous voulons cela à un niveau essentiel, y compris si nous avons agi à partir d’états d’impuissance, d’incapacité de choix, victimes de traumas. Alors le chemin peut être long et complexe. Mais absolument toujours source de richesses inouïes, de croissance personnelle, d’avancées uniques sur le plan relationnel et d’ouverture à dimension spirituelle de la vie.
À suivre
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